mercredi 23 septembre 2009

La Princesse Palatine








Conférence du mardi 06 octobre 2009

présentée par Mr Daniel Des Brosses
romancier, poète, historien, journaliste et conférencier international






Dans l'Europe du 17ème siècle, une épistolière peu commune : "Madame" belle-soeur du roi.

Présentation de la conférence
Elizabeth-Charlotte dite Liselotte, princesse du Rhin, fut un personnage hors du commun, un témoin privilégié du Grand Siècle, une incorrigible épistolière (60 000 lettres). Elle épousa en 1671 le duc d'Orléans, frère de Louis XIV. Son franc-parler réjouira le Roi, affolera les courtisans qu'elle traitera sans ménagement. Madame de Maintenon sera sa bête noire.
Depuis son domaine de Saint-Cloud, elle écrira à l'Europe entière sur les choses vues et entendues à Versailles, dans un style souvent décapant.
Traitée de Commère du Grand Siècle, d'Océan d'encre, de Ventre de l'Europe, brocardée ou ignorée au 19ème siècle, Liseleotte apparaît aujourd'hui comme une irremplaçable source d'informations sur le règne de Louis XIV.

En savoir plus : vos questions, des réponses.


La princesse palatine selon wikipédia

Seconde épouse de Philippe de France, duc d'Orléans, dit "Monsieur", frère du roi Louis XIV. Née le 27 mai 1652 à Heidelberg, morte le 8 décembre 1722 à Saint-Cloud.
Son titre exact, tel qu'il figure dans son contrat de mariage, est "Elisabeth-Charlotte, Princesse Électorale Palatine du Rhin". Toutefois, comme elle est issue de la branche aînée de la maison de Wittelsbach, dont la branche cadette règne alors sur la Bavière, une confusion s'établit chez ses contemporains, qui prennent l'habitude de la nommer assez inexactement Charlotte-Elisabeth de Bavière.
La tradition respecte cet usage, et c'est ainsi qu'elle est toujours communément appelée aujourd'hui. Elle est également très souvent appelée "la Princesse Palatine", mais cette appellation est postérieure, car pour ses contemporains, français du moins, ce titre désigne exclusivement Anne de Gonzague de Clèves (1616+1684), épouse de son oncle Edouard (1625+1663). Enfin, pour tous les membres de sa famille allemande, elle est simplement "Liselotte".

Originaire d'une petite cour allemande cultivée, elle est élevée dans la religion réformée à Heidelberg puis à partir du divorce de ses parents, par sa tante la duchesse de Hanovre. Celle-ci lui donne une éducation humaniste, sachant aimer la nature, Montaigne, Rabelais et la liberté, elle ne s'est jamais sentie très à son aise à la cour de Versailles régie par une étiquette rigoureuse, et où fleurissent des intrigues de toutes sortes, et où les relations humaines ne sont basées que sur l'intérêt et l'égoïsme. En outre, si, comme l'observe un historien, "dans la fraîcheur de ses vingt ans, Madame n'était pas désagréable à regarder", son physique est très rapidement compromis par un embonpoint considérable, dont elle parle elle-même en évoquant "sa taille monstrueuse de grosseur".
Son mari, de toute façon indifférent aux charmes féminins, ne lui montre que l'empressement strictement nécessaire pour assurer une descendance. Pétillante d'esprit, indépendante, la princesse se consacre alors à une correspondance très abondante. Ses lettres, au nombre de 60 000, rédigées dans un style savoureux, constituent une source d'informations précieuse sur la vie à la cour de France. La princesse reste allemande de cœur et elle abhore la cour et l'étiquette. Si on l'en croit ses lettres, la dépravation attribuée à la Régence règne déjà dans toute la seconde moitié du grand règne.
Consciente de son rang et de ses devoirs, elle ne dissimule pas ses antipathies, en particulier contre sa deuxième belle-sœur, Madame de Maintenon, qu'elle surnomme (entre autres mille amabilités) « la vieille ripopée » (mélange de restes de vin), « l'ordure du roi », « la vieille sorcière », et même « la vieille touffe » ou « la vieille conne ». Elle ne recule pas, on le voit, devant le mot trivial. Méprisant la famille illégitime du roi, elle surnomme par exemple le comte de Toulouse (fils du roi et de madame de Montespan) « la chiure de souris », ou, à propos de la sœur de ce dernier, Mademoiselle de Blois, que son fils Philippe d'Orléans (1674-1723) a épousée, écrit : « Ma belle-fille ressemble à un cul comme deux gouttes d'eau ». Elle s'est d'ailleurs fortement indignée de ce mariage, Mademoiselle de Blois bien que fille légitimée du Roi, restant issue d'une union adultérine de ce dernier avec Mme de Montespan.
D'après le duc de Saint-Simon, elle serait allée jusqu'à gifler son fils sous les yeux de toute la Cour quand elle apprend qu'il a accepté ces épousailles qu'elle juge indignes de son rang. En revanche, elle montre toujours le plus grand respect envers le roi, tout en déplorant l'influence des gens qui l'entourent. Elle parle souvent de son fils en déplorant ses mauvaises fréquentations mais en admirant son intelligence et ses succès militaires. Par contre, elle se montre une mère attentive, et sa correspondance avec sa fille, la duchesse de Lorraine et de Bar, (détruite en grande partie en 1719) est pleine de conseils maternels.
La princesse suit les débats d'idées de son temps et entretient même une correspondance avec Leibniz, mais elle ne partage pas le penchant de plus en plus dévôt que suit le règne de Louis XIV. Elle partage dans ses lettres ses doutes sur de nombreux points de religion. Elle-même protestante convertie par devoir au catholicisme, à Metz, pour pouvoir épouser le frère du roi de France, elle reste fidèle dans son cœur à la foi de son enfance, et du reste, témoin de la révocation de l'Édit de Nantes, elle ne comprend pas pourquoi des peuples peuvent se dresser les uns contre les autres sur des points qui lui paraissent mineurs. Jamais elle ne se console de la détresse du Palatinat, sa région d'origine, ravagée par les armées du roi son beau-frère et tient Louvois pour responsable de la mort de son père et de son frère. Jusque dans les dernières années elle regrette sa jeunesse à Heidelberg. Elle souffre aussi des avanies et des intrigues de l'entourage de son mari.

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